dimanche 31 août 2014

Un constat sur l'état de notre football



Les derniers jours de mercato sont souvent le moment choisis pour les clubs désireux de recruter de passer à l'action, en comptant notamment sur la nécessité de se débarrasser de joueurs histoire de faire baisser le prix. Il reste donc encore un peu plus de 24h avant que les coachs de Ligue 1 ne poussent un gros ouf de soulagement. Ils connaîtront l'ensemble des joueurs de leur effectif au moins jusqu'à cet hiver. Finis les volontés de départ, les rumeurs infondées, les pressions pour changer de club. Il faut dire que la tendance actuelle n'incite guère à l'optimisme quand on s'intéresse à la vague de départs des joueurs de notre championnat.
À l'exception du PSG, il n'y a pas un club français qui ne cherche pas à faire d'économies. On aurait pu penser que Monaco avait un réel projet, mais la très probable vente de Falcao en annonce clairement la fin. Si l'intention pouvait paraître honorable, le manque de supporters dans le stade, le manque de pression ou encore de vie autour du club sont autant de raisons qui font que ce projet ne pouvait être mené à terme. De plus, le principal actionnaire ne paraît pas concerné, mais on ne saurait lui en vouloir étant donné la tenue de ses affaires personnelles et de sa vie privée.

La principale raison évoquée pour expliquer cette vague de départ massif est économique. Entre la taxe à 75% et les sanctions de la DNCG, les clubs de Ligue 1 ne peuvent pas trop dépenser sur le marché des transferts. Un discours qui se tient si on l'applique au moment T, mais en se replaçant dans un contexte plus général et en se rappelant du passé, on s'aperçoit vite qu'entre les montants dépensés pour acquérir certains joueurs, et les salaires qui leur ont été donnés, on peut facilement comprendre comment certaines équipes de Ligue 1 se retrouvent dans le rouge. Les exemples de transferts ratés sont beaucoup trop nombreux pour nos derniers clubs européens. Que ce soit à Lyon, à l'OM, aux Girondins de Bordeaux ou à Lille, des montants astronomiques ont été dépensés pour des joueurs qui ne démontrent aujourd'hui plus rien. Avec le plus souvent un contrat longue durée de signé, il devient très difficile de les revendre, ces joueurs là voulant garder leur salaires intacts. Je pense actuellement aux "lofteurs" de l'OM, l'an dernier c'était Jimmy Briand et Bafé Gomis à Lyon, je pense aussi à Marvin Martin, Yohan Gourcuff, Ederson, Michel Bastos, Aly Cissokho, André Pierre Gignac, Yohan Gouffran, Fahid Ben Khalfallah, etc. Autant d'erreurs qui ont littéralement plombées les finances de nos plus gros clubs.
 
Dès lors, la priorité est de recruter "malin", par exemple des joueurs sans contrat à l'image de Malbranque l'an dernier ou simplement essayer de dénicher le bon coup comme ce fut le cas avec Cvitanich à Nice ou plus récemment Toivonen à Rennes. Quand on regarde la liste des joueurs dont le contrat se terminait en Juin dernier, il est quand même difficile de comprendre pourquoi aucun club français n'a cherché à se positionner. Gomis, Djordjevic, Ménez, Pejcinovic, Bocaly, N'guémo, Dossevi, Roudet, autant de joueurs qui aurait pu rendre de loyaux services à beaucoup d'équipes de Ligue 1. Le cas du défenseur serbe est révélateur, il a choisi de partir en Russie au Locomotiv Moscou alors qu'il n'y avait aucune indemnité de transfert à payer. Quand on voit que Lyon, Lille ou encore l'OM recherche activement un défenseur central, ils auraient été bien inspirés de s'intéresser à son cas, lui qui a toujours réalisé de belles prestations sous le maillot niçois.

Quid de nos attaquants? La vague de départ est là aussi impressionnante. Kalou, Aboubakar, Rivière, Gomis, Djordjevic, Cabella, James et sûrement Falcao et Yatabaré, c'est neuf des vingt derniers meilleurs buteurs du championnat la saison dernière. Pour deux des trois meilleurs buteurs de Ligue 2, Diafra Sakho et Andy Delort, l'un a préféré signer à West Ham tandis que l'autre est annoncé avec insistance en Championship, la D2 anglaise.

On peut remarquer aussi qu'ils quittent la France de plus en plus tôt. Les réussites de Pogba, Griezmann, Varane, Mangala ou encore Schneiderlin donnent des idées et beaucoup en viennent à penser qu'ils progresseraient sûrement plus vite à l'étranger. En témoigne les deux derniers cas au PSG, Coman et Rabiot, qui souhaitent à tout prix quitter le club parisien pour aller chercher du temps de jeu ailleurs (j'ai bien dis "chercher du temps de jeu", pas sûr qu'ils le trouvent, mais c'est un autre débat). Rajouté à cela la multitude de joueurs qui affirment quand ils partent n'avoir jamais autant travaillé en France, on pense à Guilavogui à l'Atletico, Aymeric Laporte à Bilbao ou plus récemment à Brahimi à Grenade, et vous aurez vite compris le pourquoi de cet exode massif.

La volonté de continuer avec les mêmes méthodes, les mêmes dirigeants, la même mentalité, est un cas spécifique à la France. Quand on s'intéresse à ceux qui composent la direction des instances, on peut s'interroger sur l'envie d'évolution. Que ce soit à la FFF, à la LFP ou autres, on retrouve toujours les mêmes acteurs, les mêmes noms, qui sont là depuis toujours. Noël Le Graët était déjà là de 1991 à 2000 en tant que directeur de la Ligue Nationale de Football, il est dorénavant président de la FFF. Plus anciennement Claude Simonet a été représentant de la FFF, puis trésorier, puis président, le tout sur 15 ans. Pour ce qui est de la formation des entraîneurs, le dernier appelé montre à quel point le problème est profond, c'est Guy Lacombe qui a été nommé responsable de la formation des cadres techniques à la Direction Technique Nationale, il fait donc partie de ceux qui enseignent et conseillent les jeunes entraîneurs. "Moustache", oui oui, c'est bien de lui dont on parle, lui qui n'a comme palmarès qu'une coupe de la ligue et une coupe de france, qui a réussi l'exploit de se faire virer d'un club de Dubaï seulement trois mois après son arrivée et surtout connu pour ses lourds échecs au PSG, à Monaco, et surtout pour l'indigence du jeu proposé. À coup sûr la personne la plus à même de faire progresser nos jeunes entraîneurs.


Intéressons nous dorénavant à Frédéric Thiriez. Président de la Ligue de Football Professionnel depuis... 12 ans maintenant. Celui qui est chargé de vanter les mérites du championnat auprès des diffuseurs avait, en 2007, inauguré un plan de développement pour la Ligue 1 nommé FootPro 2012 qu'il avait découpé en plusieurs points :
  • Que 50% des joueurs de l'équipe de France jouent en Ligue 1 : on en a aujourd'hui 7 sur 23, moins d'un tiers.
  • Que le championnat de France soit 3ème à l'indice UEFA : La France était 4ème en 2007, elle est aujourd'hui 6ème et sous la menace de la Russie
  • Qu'un club français gagne la ligue des champions avant 2012 : On attends toujours.
  • Que deux clubs français soient régulièrement en quart de finale de Coupe d'Europe : Merci le Qatar.
  • Que la France obtienne l'Euro 2016 : Bien joué Fredo!

Avec autant de mauvais choix, que ce soit à la tête des clubs ou à la tête des fédérations, on ne peut pas s'étonner de voir le football français continuer à chuter, et surtout voir nos meilleurs joueurs quitter le championnat. Entre des conditions financières lourdes, un manque de professionnalisme certains et des instances dirigeantes qui veulent à tout prix sanctionner, le football est à l'image de ce que connaît en ce moment le pays et la société française. Un ras le bol évident, des envies de départs assumées et une direction qui ne vit qu'à travers ses revenus.

2 commentaires:

  1. Ce qui m'enerve le plus c'est de voir partir des joueurs "pas assez physique", "trop fluet"...

    Alloo mais Ya quu'un a la FFF qui peut s'occuper de ça??? "L'equipe" ne parle que trop rarement des instances du foot français et de son côté vieux jeu. Hasard ou councidence? Lol

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  2. Attention tu risquerais de parler de Quotas... Haha
    L'Equipe est le seul quotidien de sport français, autant te dire que tu as déjà la réponse dans ta question ;)

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